lundi 6 octobre 2014

H1 N1 + HOMA = Vomi


C’est l’automne et je ne sais pas trop ce qui  se passe, mais tout le monde panique. À la garderie, à la radio, à la télévision… tout le monde parle d’un truc obscur : le H1 N1. Selon le monsieur, étant un enfant en bas âge, je serais particulièrement vulnérable à cette chose. Bref, je capote un peu moi aussi.

À 5 heures du matin, j’entends mon père qui grouille dans la cuisine. Si j’ai bien compris, il doit partir faire la queue pour aller nous chercher des billets qui devraient en principe nous éviter d’attendre pour recevoir un vaccin. Une heure plus tard, il revient triomphant avec des billets. On embarque dans le char et on part. Direction, un CLSC dans Hochelaga. Presque rendu à destination, coin Pie IX / Ontatio, j’ai vraiment mal au coeur et l’inévitable se produit…. brrrrrrplourrrrderrrrrrrrrrrr ! Y’en a partout dans l’char.

Mon père lâche un beau « Tabarnak » ben franc!
Ma mère lui demande d’aller chercher le sac dans le coffre du char pour me changer.

Mon père revient les mains vides.

-On a oublié le sac à la maison. Je vais aller acheter des lingettes à la pharmacie.

Pendant ce temps, un line-up monstre est en train de prendre forme sur le trottoir de la rue Ontario. Ça vraiment d’l’air cool de se faire vacciner…. Tout le monde se garroche.

Mon père revient avec des napkins brunes de restaurant.

-Tous les magasins ouvrent à 10h le dimanche icitte… T’es quand même pas pour aller faire le line-up avec lui amanché de même!

-Pas le choix!!!! On doit se faire vacciner et les cartes d’assurance maladie sont dans le sac! Retourne le chercher et je vais aller faire la queue avec lui.

Je vais dans le line-up avec ma mère. Je sens le vomi et tout le monde me regarde. Ayant l’habitude de voir des restants de putes au coin de ma rue quand j’habitais dans le quartier,  j’ai juste envie de leur dire que je fitte dans le décor d’Hochelaga avec du vomi collé dans le cou. Je suis respectueux… je me retiens.

Trente minutes plus tard, mon père est de retour avec le sac. Il nous retrouve et me change.  Quelqu’un dans le line-up se met à tousser. Tout le monde le regarde. Je vois la peur sur leur visage. Je ne comprends rien!

Arrive enfin le moment tant attendu du vaccin. Merde!!! un vaccin c’est une piqure! L’infirmière qui doit me piquer reconnait mes parents:

-Bonjour! Vous vous souvenez de moi? J’étais l’infirmière stagiaire lorsque vous avez accouché de votre garçon.

-Ha ben oui je te replace là!

Mon père me regarde avec fierté et me dit :

-Regarde, la madame était là quand tu es sorti du bedon de maman… C’est la première qui t’a donné un bain ! Que le monde est petit.

Attends une minute… si elle m’a déjà lavé, ça veut dire qu’elle a déjà vu mon pénis! Je rougis…

De retour dans la voiture, je vomis encore… Finalement, j’ai une gastro… Combien de vaccinés contre le H1 N1 ont attrapé la gastro ce jour-là ?

lundi 29 septembre 2014

Sacres!


Mon papa despote semble manquer d'inspiration pour trouver des euphémismes quand vient le temps de sacrer.... Je suis un peu tanné d'entendre « sac à papier», «tabourette» et «Chris Chelios était un joueur d'hockey». Avez-vous des suggestions?

mercredi 17 septembre 2014

Les cours de natation


L’arrivée de l’automne rime avec rentrée scolaire, mais c’est souvent aussi le début des cours de natation. Oh shit! Je ne comprends pas l’obsession qu’on les parents de vouloir nous faire suivre des maudits cours de piscine avec des petites monitrices pas motivées qui nous font danser et courir après des éponges en forme d’animaux dans de l’eau frette. Sans intérêt!

D’abord, on entre dans un vestiaire toujours trop petit pour la quantité de personnes. On doit se déshabiller devant tout le monde… ce qui est très gênant quand on a un p’tit pénis. Le plancher est semi-mouillé et un paquet des poils accompagne des vieux plasters de Bob l’éponge ou de Flash McQueen. Après ça, il y a la douche obligatoire, pis tout, pis tout… C’est vraiment l’endroit idéal pour que mon père pogne les nerfs, parce que lui non plus ça n’a vraiment pas l’air d’y tenter de venir courir après des petites éponges en forme d’animaux.

Une fois, le cours était bien avancé. On était rendu à un jeu pas mal cool. Il y avait un gros matelas flottant sur lequel on devait courir avant de sauter dans l’eau. Le parent était au bout pour nous attraper. Parce qu’on ne savait pas nager bien sûr. C’était à mon tour! Ben crinqué, j’ai couru en malade sur le matelas. J’ai sauté et …. ssplourdechhhhh!!!!!  J’ai la tête dans l’eau. Je cale. Je panique. Personne ne vient me chercher! Mon père avait oublié de m’attendre au bout. J’ai deviné par la suite qu’il était en train de parler avec une jolie maman qui tenait un blogue sur la maternité. Il finit par me sortir la tête de l’eau :

-PAPA TU M’AS LAISSÉ TOMBER!

-Non! C’est toi qui es allé trop vite! Let’s go p’tit gars on recommence. Prendre un bouillon, c’est comme avoir un accident de char. Il faut reconduire tout de suite après sinon on reste traumatisé.

Je le regarde tout ébaubi!

- Je veux partir!

-NON ! On reste! Tu recommences. Moi je veux que tu apprennes à nager. La prochaine session, je ne veux plus devoir venir dans la piscine. Je veux te regarder assis dans les estrades avec mon café pis mon journal.

J’ai été pogné pour recommencer. Laissez-moi vous dire que la jolie maman qui tenait un blogue sur la maternité le trouvait pas mal moins cool mon papa despote! Je suis certain qu’elle se disait qu’il était un adepte du 5-10-15. Entre vous pis moi, elle avait raison. 

Si vous ne savez pas c'est quoi le 5-10-15, ben allez lire un blogue sur la maternité.

jeudi 28 août 2014

Le réveil


J’entends le cadran sonner et mon père qui grogne dans sa chambre : «bon encore une journée de marde qui commence. Osti que ch’tu écoeuré.» Je suis dans mon lit dans le confort de mes mottons de couvertures. Je me souviens cette nuit avoir crié après mon père pour qu’il vienne me replacer tout ça. Isch! Si vous l’aviez entendu pogner les nerfs…


Je me lève et je cours aux toilettes. J’ouvre la porte, mais elle est tout de suite bloquée par une grosse paire de cuisses qui réchauffent le trône.


-Papa dépêche-toi j’ai envie!
-Les nerfs ti-gars. Papa fait pipi.


Je pousse la porte…


-Hey je t’ai demandé d’attendre. Je n’ai pas fini.


À l’autre bout de l’appartement se réveillent mes deux p”tits frères. Ils ont la même idée que moi. À trois on cogne et on gosse dans la porte de la salle de bain. Mon père ouvre la porte et nous rappelle en nous criant poliment dans les oreilles qu’il faut attendre son tour.


-Wow! Si vous êtes trois à pousser dans la porte ça ne me fera pas pisser plus vite!


C’est enfin mon tour. Je fais ce que doit et passe à la cuisine pour un bol de céréales.


-P’tit gars! Quelles céréales tu veux? Les rondes, les carrées ou les autres?


Je fais semblant de penser sachant très bien que les carrées sont molles et que les autres me font penser à de la bouffe à chat.


-Je veux les rondes mélangées avec les carrées.


Je goûte…


-Eurk Papa! Les carrées sont molles. Je veux un autre bol.


Mes frères font le même manège que moi en ajoutant en prime un reversement magistral de lait. Un truck load de céréales carrées molles et de céréales rondes se retrouve sur le plancher. De toute beauté. La scène m’inspire un beau dessin. Je vais en parler à ma professeure. On aime ça faire des beaux dessins l'école.

Pendant tout ce temps, mon père s’imagine, comme à chaque matin, être capable d’écouter la madame qui parle à la radio. Après 10 minutes, les sons se mélangent et il finit par abandonner. Lorsqu’il ferme la radio en regardant le plafond, je vois dans ses yeux le découragement et l’espoir d’un avenir meilleur. Le pauvre, il semble nostalgique de l’époque où nous étions encore qu’un rêve.